Depuis plus de 3000 ans, les peuples nomades d’Afrique de l’Est élevaient des boeufs watusi, bovins issus du croisement d’une espèce africaine avec des zébus asiatiques. L’intéret de l’élevage du Watusi dans ces milieux chauds réside dans le fait que cet animal supporte très bien les températures élevées avec des apports de fourrage et d’eau peu importants. En 2004 on comptait encore 3 millions de têtes de bétail en Ouganda et 1 million au Rwanda.
Malgré son intérêt évident, depuis plusieurs années, les éléveurs locaux délaissent l’élevage du Watusi au profit de celui d’espèces de bovins plus proche des espèces européennes. Ce changement de pratique est très problématique. En effet, les espèces européennes sont bien moins adaptées au milieux chauds. Ces bovins nécessitent donc des apports hydriques plus importants et surtout des zones de pâturages plus étendues.
Ce besoin en pâtures plus important explique l’avancée des troupeaux de bétail sur des terres jusque là occupées par les herbivores sauvages. Ceci entraîne une compétition inévitable entre les animaux dont ressortent vainqueurs les bovidés domestiques, protégés par les bergers. Ceci explique la diminution de la quantités de proies disponibles pour les canivores et la pression accrue exercée par les humains qui aboutie à l’abbatage de nombre de ces carnivores.
Pour convaincre les éleveurs de l’importance des grands prédateurs et de l’intérêt de revenir à l’élevage du Watusi, l’APGCA organise régulièrement des rencontres avec les bergers et les propriétaires de bétail. Au cours de ces rencontres, les populations sont sensibilisées à l’importance de la biodiversité dans son ensemble, conseillées et guidées vers de nouvelles pratiques pastorales pouvant leur permettre à terme de conserver les Watusi tout en augmentant les rendements.